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Baku:

Dans le folklore japonais, créature chimérique se nourrissant des cauchemars


Le baku (en japonais : 獏 ou 貘) est un yokai, une créature du folklore japonais. Sa caractéristique est de dévorer les rêves et les cauchemars des personnes endormies, d'où son autre nom : yumekui (en japonais : 夢喰い, littéralement « mangeur de rêve »).
Le baku est donc une créature éminemment bénéfique. Il est dit qu'on peut l'invoquer au milieu d'un mauvais rêves ; le baku apparaît, qui mange alors la vision d'épouvante mais annihile également le mauvais présage du cauchemar.

Le baku est vraisemblablement issu des croyances chinoises (à l'instar de nombreux yokai), où il s'appelait mò et jouait déjà le rôle d'un esprit « protecteur du sommeil ». Il a été importé au Japon au cours de l'ère Muromachi (1336 - 1573 ap. J.C.). La créature ne possédait alors pas d'apparence bien fixée.

A partir du XVIIème siècle, diverses illustrations décrivent le baku comme une chimère composée d'un corps d'ours (ou de tanuki - chien viverrin), d'une trompe d'éléphant, de pattes de tigres... Il peut avoir également des défenses d'éléphants, des yeux de rhinocéros, une queue de boeuf et son pelage peut être tacheté.
Son aspect composite a conduit parfois à confondre le baku avec la nue, une autre chimère du folklore japonais, mais à l'inverse du baku celle-ci est maléfique et porteuse de mauvais présages.

La capacité à manger les rêves ne fait pas systématiquement partie des attributs du baku et certains textes en font plutôt un symbole protecteur contre les maux et les sortilèges. Le Sankai Ibutsu (山海異物, XVIIème siècle ap. J.C.) affirme ainsi que posséder la peau d'un baku chez soi repousse les maladies.

Durant l'ère Edo (1600 - 1868 ap. J.C.), le baku devient un motif très courant de peintures et dans la sculpture. On trouve ses représentations dans les humbles maisons, mais également sur les autels, dans les temples... On fait également des talismans et des figurines à son effigie, qu'on pose à proximité du lit pour chasser les cauchemars.


En japonais, le mot baku peut également servir à désigner le tapir, très vraisemblablement en raison de l'apparence similaire entre cet animal et la créature imaginaire (qui possèdent toutes les deux une trompe). Le même phénomène existe dans la langue chinoise pour le terme mò .
Soporifik (スリープ, sleep en japonais), un pokémon inspiré du baku, au pouvoir hypnotique et à l'apparence d'un tapir

Le baku est redevenu une créature très populaire dans la culture japonaise depuis les années 80, de très nombreux films et mangas le mettent en scène ; les représentations modernes délaissent cependant son apparence chimérique traditionnelle et le dépeignent le plus souvent sous l'aspect d'une sorte de tapir.

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Peinture d'un baku par Hokusai (XVIIIème ap. J.C.)

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Statuette netsuke en forme de baku

(Source : Los Angeles County Museum of Art)